Quel avenir pour l’open data ?

L’Open Knowledge a publié le 9 décembre dernier son baromètre annuel de l’open data - Open Data Index - destiné à mesurer le degré d’ouverture des données dans le monde, pays par pays. Si certaines données clefs - élections, qualité de l’air, données sur les entreprises… - restent encore bien souvent des boîtes noires pour les citoyens, les progrès en terme d’ouverture sont palpables d’année en année.

Mais alors comment expliquer que malgré une ouverture toujours plus importante des données, les réutilisateurs - et au premier chef desquels les entreprises - semblent se heurter à un plafond de verre lorsqu’il s’agit de les exploiter ? The Economist s’attèle à répondre à cette question en exposant les raisons qui se cachent derrière ces blocages.

Zillow - entreprise d’annonce immobilière - ou encore Garmin - valorisée à plus de 7 milliards de dollars… De plus en plus d’entreprises bâtissent leur business model autour des données publiques. Pourtant, comme le remarque The Economist, s’il est désormais admis que l’open data « a permis aux gouvernements de mieux servir les citoyens, de propulser des start-up innovantes et d’améliorer le quotidien, il n’est toujours pas certain que cela résulte en une véritable et plus profonde transformation [de l’écononomie ou de la société, NDLR] ».

Pour l’hebdomadaire, cette situation s’explique par une série de quatre facteurs interdépendants sur lesquels il s’agit d’agir pour que l’open data prenne une autre dimension :

  • Les données disponibles se révèlent bien souvent inutiles, d’après Joel Gurin du Centre for Open Data Enterprise, think-tank basé à Washington, en raison notamment de l’absence de métadonnées permettant de les décrire et contextualiser ;
  • Les acteurs en mesure de valoriser ces données - ingénieurs, data scientists, entrepreneurs - les trouvent souvent difficiles d’accès et se perdent parmi les différentes versions des jeux de données accessibles. Là encore, les métadonnées ont un rôle clef à jouer ;
  • Les personnes capables de véritablement utiliser ces données pour en extraire de la valeur (économique ou sociale) sont peu nombreuses et manquent de formation ;
  • Enfin, se pose des questions cruciales de respect de la vie privée qui viennent limiter les ambitions de certains gouvernements lorsqu’il est question d’ouvrir certaines données dont l’anonymisation se révèle complexe, notamment dans le domaine de la santé.

Pour en savoir plus sur l’évolution des politiques d’open data, c’est ici.

Source : ADEC - Open data